Une gestion des opérations pragmatique, simple et efficace

Mois : octobre 2021 (Page 1 of 2)

Analyse de services avec « Service Blueprint »

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Un Service Blueprint est une représentation visuelle de tous les éléments d’un service et permet ainsi l’identification d’opportunités d’amélioration éventuelles. Idéalement, un Service Blueprint est réalisé d’une manière participative avec tous les acteurs concernés. C’est donc un outil idéal pour améliorer la coordination et synchronisation entre plusieurs services dans une organisation autour la prestation d’un service.

Concept

Le point de départ de chaque Service Blueprint est l’action du client, qui demande un certain service et qui déclenche différentes activités visibles ou invisibles pour le client. Liée à l’action du client sont la mesure du temps et les éléments tangibles faisant partie du service. Au niveau du fournisseur du service, il y a des actions avec ou sans contact direct avec le client et des actions. Tous ces éléments illustrés sur la figure suivante sont expliqués plus en détail dans les sections suivantes.

Concept du Service Blueprint
Concept du Service Blueprint

Remarque importante : Le Service Blueprint peut être comparé au Value Stream Mapping VSM (Méthode Lean), mais il est essentiel qu’un Service Blueprint ne corresponde pas à un flux de produits. Dans un Service Blueprint, l’analyse se focalise sur l’interaction entre les différentes fonctions et activités qui sont censés de fournir un service.

Parcours du client (customer journey)

Les actions du client sont le cœur du Service Blueprint car toutes les autres actions en découlent. Liées aux actions du client sont la mesure du temps écoulé et l’indication des éléments tangibles. Ces éléments peuvent être des sites web, des documents, des magasins ou d’autres objets, qui sont en rapport avec le client et le service.

Actions visibles (frontstage actions)

Les actions visibles sont les actions, qui sont en contact direct avec le client.  En général, ces actions sont réalisées par une personne ou des applications (web). Ce sont des actions essentielles pour la qualité du service perçu par le client.

Actions pas visibles (backstage actions)

Les actions pas visibles sont aussi liées directement au service, mais elles ne sont pas en contact direct avec le client. Elles peuvent être déclenchées par le client même ou par les actions visibles pour le client.

Actions de support (support processes)

Les actions de support correspondent à des services, qui ne sont souvent pas liés à un service particulier. Typiquement, ce sont des services informatiques ou des services de gestion. 

Processus et lignes d’interaction et de visibilité

Chaque étape du service est décrite par un processus. Dans la description d’un processus il est essentiel d’identifier les actions à valeur ajoutée. Ce sont des actions critiques, qui apportent aux clients le service recherché. Ces processus sont divisés ou groupés par la ligne d’interaction (client- actions visibles), la ligne de visibilité (actions visibles-actions pas visibles) et la ligne de visibilité interne (actions pas visibles-actions de support).

Analyse du Service Bleuprint de l’état actuel

Le but ultime d’un Service Blueprint est la définition d’actions correctives à partir de l’analyse de l’état actuel d’un service. Un bon point de départ pour réaliser cette analyse sont les gaspillages administratifs définis par l’Administration Lean. Comme expliqué dans la liste suivante, ces gaspillages sont des activités sans valeur ajoutée pour le client du service.

  • Erreurs : Informations fausses, procédures et normes non suivies et oubliées ;
  • Outils informatiques : Bugs informatiques, logiciels trop complexes et manque de connaissance des programmes ;
  • Informations obsolètes : Catalogues obsolètes, documents pas à jour et plusieurs versions de documents ;
  • Recherche d’informations : Recherche de documents, ordres incomplets, manque de communication, normes ou documents incomplets et oublis ;
  • Mouvements : Déplacements entre services et postes, manque d’ergonomie et activités monotones et répétitives ;
  • Organisation : Manque de formation et de polyvalence, manque de travail d’équipe et manque d’objectifs communs ;
  • Attentes : Attentes d’information, attentes de décisions et changements de priorité ;
  • Copies multiples : Informations papier redondantes et transcriptions manuelles d’informations entre différents supports.

Exemple d’application

L’exemple suivant illustre le Service Blueprint d’un service après-vente fictif.

Service Blueprint actuel
Exemple d’un Service Blueprint: État actuel

Son analyse montre deux éléments critiques. Les informations sur le site web sont insuffisantes pour donner aux clients des informations par rapport à la résolution problèmes mineurs avec le produit. Il est estimé, que 10% des cas pourraient être résolus par les clients eux-mêmes. Le deuxième élément critique est la compréhension de la panne par l’employé. Il est aussi estimé qu’un grand nombre de pannes pourraient être réparées rapidement en impliquant le service de réparation.

Un Service Blueprint amélioré est réalisé en mettant en place un site amélioré avec des informations utiles et en ajoutant l’interaction avec le service de réparation pour réaliser des réparations rapides.

Service Blueprint amélioré
Exemple d’un Service Blueprint: État amélioré

Résumé

Le Service Blueprint est une méthodologie simple et visuelle pour l’analyse structurée de services. Cette méthodologie permet d’obtenir des résultats significatifs, si elle est mise en place d’une manière interactive avec tous les acteurs impliqués.

Références

  • Kalbach J. 2021. Mapping Experiences : A complete guide to customer alignement through journeys, blueprints and diagrams, 2end edition. O’Reilly, UK (en anglais)

Sales & Operations Planning (S&OP)

Le Sales and Operations Planning Process S&OP est un processus de planification à long terme qui intègre tous les acteurs et fonctions importants afin de déterminer ensemble les moyens à mettre en place afin de satisfaire au mieux la demande prévisionnelle. Il s’agit d’un processus de prise de décision mensuel, qui est exécuté en général en 5 étapes. La figure suivante illustre les informations nécessaires pour réaliser ce processus.

Le processus S&OP présenté dans cet article correspond à un certain standard, mais les différents éléments peuvent varier en fonction de la typologique de l’entreprise. Cependant, le but ultime d’un tel processus est de fournir à la direction assez de données fiables sur l’évolution des opérations pour pouvoir prendre les bonnes décisions à long terme (long-term decisions).

Dans le cadre de la planification hiérarchique, le process S&OP correspond au premier niveau de planification)

Concept du processus S&OP
Concept du processus S&OP

Processus

Le processus S&OP est composé de 5 étapes distinctes qui sont exécutées en général une fois par mois. L’objectif de ces étapes est de construire d’une manière structurée les informations nécessaires pour les prises de décisions concernant la gestion des opérations.

Étapes du processus S&OP
Étapes du processus S&OP

1re étape :

La première étape consiste à mettre à jour toutes les mesures logistiques (KPI). Dans le cadre du processus S&OP, il est particulièrement important de mesurer les écarts entre les plans et le réalisé (production, approvisionnement, prévisions de vente, investissements, etc.).

2e étape :

La deuxième étape consiste à consolider la demande actuelle et future. Les différents éléments à mettre à jour sont 1) les écarts importants entre prévisions et ventes réalisées, 2) le lancement de nouveaux produits, 3) l’annulation de produits existants, 4) des promotions et 5) les prévisions. Un point critique est également la mise à jour des priorités par rapport à des marchés ou des clients stratégiques, et par rapports aux retards de livraison éventuels.

3e étape :

La troisième étape consiste à la planification des capacités de production et de l’approvisionnement. Pour limiter la complexité de la tâche, il est indispensable de se focaliser seulement sur les ressources critiques (goulets d’étranglement et fournisseurs), qui limitent la capacité globale de l’entreprise à répondre à la demande.

4e étape :

La quatrième étape consiste à identifier les écarts critiques entre la demande et les capacités planifiées (production et approvisionnement). Ces écarts importants seront transmis à la direction pour la cinquième étape, s’ils ne peuvent pas être absorbées par un ajustement des plans.

5e étape :

La dernière étape du processus est consacrée à l’analyse des mesures de performance (KPI) et à l’analyse des écarts critiques entre les plans et les capacités et l’approvisionnement à disposition. Ces informations doivent donner assez d’informations à la direction pour qu’elle puisse décider les actions correctives adéquates.

Le processus S&OP constitue la base pour l’étape de réalisation de plans directeurs de production PDP (planification hiérarchique, deuxième niveau de planification).

Résumé

Le processus S&OP est essentiel pour pouvoir répondre à la demande d’une manière économique. C’est un processus simple, mais sa mise en place ne l’est pas. Voici les éléments les plus critiques de ce processus :

  • Une collaboration étroite entre les différentes fonctions de l’entreprise (production, vente, développement, finance, etc.) ;
  • La disponibilité de nombreuses mesures de performance (production, ventes, achats, etc.), qui permettent d’identifier les écarts entre les plans et le réalisé ;
  • La mesure de la fiabilité des prévisions de vente.

Mais comme il n’existe en principe pas d’alternatives à un tel processus, il est indispensable d’accepter que le processus S&OP parfait n’existe pas. Il devrait donc être inscrit dans une démarche d’amélioration continue pour pouvoir être adapté en continue aux évolutions des exigences.

Matériel supplémentaire

Résumé du processus S&OP (en anglais): PDF

Références

  • Dougherty J. et C. Gray. 2006. Sales & Operations Planning – Best Practices. Partners for Excellence, Belmont (en anglais)
  • Sheldon, D. H. 2006. World class sales and operations planning: a guide to successful implementation and robust execution. J. Ross Publishing, Ft. Lau­derdale (en anglais)

Planification hiérarchique

La planification hiérarchique est basée sur une stratégie de réso­lution de problèmes qui repose sur l’idée de trouver une solution visant à avoir une représentation globale moins complexe du problème avant d’aller plus loin dans les détails.

Trois niveaux de planification

En général, la planification hiérarchique définie trois niveaux de planification avec les niveaux de détails suivants :

Planification hiérarchique
Concept de la planification hiérarchique

Selon cette méthodologie, la planification est réalisée d’abord pour le premier niveau. Cette planification constitue le cadre pour les niveaux suivants et a pour but d’assurer en continue l’équilibre entre la demande et les capacités planifiées. Ensuite, la planification du deuxième niveau est réalisée principalement au niveau des produits finis. Cette planification devrait assurer la disponibilité des produits en fonction de la demande (prévisionnelle). Finalement, la planification du troisième niveau assure la disponibilité des composants pour les livraisons prévues.

Il est important de noter que des erreurs de planification du premier niveau ne peuvent en principe pas être corrigées dans les niveaux suivantes. Ainsi, la qualité et la précision du premier niveau de planification sont essentielles pour pouvoir assurer un taux de service optimal. Le Sales and Operations Planning Process S&OP correspond à la planification du premier niveau et fourni un standard validé pour cette première étape de planification.

Premier niveau : Planification à long terme

Le paramètre le plus important de la planification à long terme est l’horizon de planification, car il devrait couvrir au moins le temps de passage complet des produits. Un autre critère est que cet horizon devrait être assez grand pour pouvoir organiser des ajustements importants des capacités. Un autre paramètre critique est le choix de familles de produits, pour lesquelles il est possible de définir une capacité (goulet d’étranglement) et une demande agrégée prévisionnelle. Dans le cas d’une production segmentée (lignes de production dédiées par familles de produit), ce choix est assez évident. Dans le cas contraire (organisation par ateliers), les familles de produits sont formées plutôt en fonction de leur niveau de demande (produits phares, produits spécifiques, etc.). Le premier niveau de planification est réalisé en général une fois par mois et intègre les données et contraintes de l’ensemble de l’entreprise (processus S&OP).

Deuxième niveau : Planification à moyen terme

Le deuxième niveau de planification correspond à la planification des produits finis en fonction de la demande prévisionnelle. Cette planification souvent aussi appelée Programme Directeur de Production PDP n’assure pas seulement la disponibilité des produits finis, mais elle devrait aussi assurer la « faisabilité » des plans en fonction des capacités à disposition. Cette étape est donc essentielle pour lisser la charge en production et pour éviter ainsi l’effet de coup de fouet (bullwhip effect), qui peut détériorer d’une manière significative la performance de la chaîne logistique.

Troisième niveau : Planification à court terme

Le troisième niveau de planification correspond à la planification journalière des ateliers. Un suivi journalier est essentiel, car les écarts importants entre les plans et l’exécution réelle sont en général détectés à ce niveau.

Résumé

La planification hiérarchique est l’approche classique et approuvée pour simplifier la tâche de la planification d’opérations complexes. Une alternative à cette approche est l’utilisation de systèmes de planification avancées, mais ces solutions informatiques demandent un niveau de précision très élevée des données logistiques ce qui n’est pas toujours facile à atteindre.

Le pilotage d’ateliers avec des panneaux de planification visuelle

La planification visuelle des opérations est un outil très utile pour partager des informations pertinentes avec tous les acteurs d’une organisation. Un tel partage des informations assure, que « tout le monde » à la même vision des objectifs, des priorités et des prochaines actions à réaliser.

Beaucoup d’ERP offrent la possibilité d’intégrer un MES (Manufacturing Execution System), qui est un outil informatique de suivi et de gestion de la performance des opérations. Ces outils ont l’avantage qu’ils sont basés sur les données du système ERP, mais l’expérience montre que de tels systèmes exigent une précision élevée des données, ce qui n’est pas toujours simple à obtenir.

Des panneaux de planification visuelle offrent une alternative intéressante à des MES, parce qu’ils permettent une gestion simple et efficace des opérations pour une fraction du prix d’un MES.

Planification d’atelier

Le panneau de planification visuelle illustré sur la figure suivante est utilisé pour la planification d’un atelier de production. Typiquement, ces panneaux peuvent être réalisés à partir de panneaux métalliques et de symboles métalliques. Ses éléments sont les suivants :

  • Axe de temps : L’axe de temps permet de suivre l’évolution des opérations en fonction de la bande rouge, qui représente l’état actuel. Il est important de choisir une unité de temps, qui n’augmente pas d’une manière significative la complexité de planification (unité typique = 1 jour ou 1 équipe) ;
  • Planification des postes de travail : La planification des postes de travail devrait permettre de visualiser les tâches prévues pour les prochains jours (en fonction de l’unité de temps choisie). Si nécessaire, il est également utile d’inclure des tâches, qui nécessitent des compétences spécifiques (réglages, maintenance, etc.). D’une manière générale, toutes les tâches devraient être ajustées en fonction de l’évolution du temps et de leur état actuel ;
  • Planification des employés : La planification des employés est utilisée principalement pour gérer des absences (actuelles et planifiées). Cette planification permet de vérifier facilement si la planification prévue est faisable avec les employés à disposition.
Suivi d'un atelier de production
Suivi d’un atelier de production

Un tel outil de gestion d’atelier devrait être utilisé au moins une fois par journée au début de la journée de travail pour aligner tous les acteurs sur les priorités et tâches à réaliser ainsi que pour décider des actions correctives.

Suivi de performance

Le prochain exemple d’un panneau correspond à un suivi détaillé de la performance. Un tel suivi peut s’avérer nécessaire, si la performance d’un atelier ou d’un poste ne correspond pas aux objectifs. Un tel panneau permet aux acteurs concernés de suivre en continue la production et les perturbations (pannes, problèmes de qualité, manque de composants, etc.).

Suivi de la performance d'un atelier de production
Suivi de la performance d’un atelier de production

Un tel suivi détaillé de la performance est réalisé en générale seulement pendent une période temporaire. Après vérification de l’efficacité des actions correctives, il ne devrait être réactivé seulement en cas de nouveaux problèmes.  

Suivi de fabrication à la commande

Le panneau de planification visuelle suivant est adapté à la gestion d’une fabrication à la commande. Ce panneau permet le suivi de la fabrication en fonction des commandes fermes (réglage, quantités livrées et problèmes éventuels). L’exemple du suivi (approximatif) de la performance cumulée montre, que ce genre d’informations critiques sur le fonctionnement d’un atelier peut aussi être obtenue sans moyens informatiques.

Suivi d'une fabrication à la commande
Suivi d’une fabrication à la commande

Résumé

Les panneaux de planification visuelle illustrés montrent qu’ils sont faciles à mettre en place et qu’ils peuvent être appliqués pour la gestion et analyses de performance d’ateliers. Ces panneaux s’intègrent également parfaitement dans le concept Lean, car ils ne nécessitent que très peu d’investissement pour leur mise en place. Ils peuvent également servir comme prototypes pour des suivis de performance, si une implémentation d’un MES est prévue. Le critère de réussite de ces panneaux est que leur mise à jour est réalisée d’une manière régulière avec une participation active de tous les acteurs concernés.

Réalisation d’indicateurs de performance avec Navision/Jet Reports

La réalisation d’indicateurs de performance (KPI) et de rapports d’analyses est essentielle pour le travail avec un ERP. Ces rapports permettent de faire des présentations de données, qui n’ont pas été prévu initialement dans l’ERP.

Les données d’un ERP sont regroupées dans des tables et les différentes solutions de reporting se distinguent principalement par le niveau d’accès de l’utilisateur aux données « réelles » dans les tables des ERP. La solution Excel/Jet Reports pour MS Navision (Microsoft Dynamics 365) est une solution, qui permet un accès direct aux données de l’ERP, elle est donc comparable à la solution SAP Query pour l’ERP SAP.

De telles solutions de reporting ont l’avantage qu’elles sont moins couteuses que des solutions (plus sophistiquées) avec des données et rapports prédéfinies (souvent appelées Business Intelligence BI). Cependant, leur point critique est qu’elles demandent de l’utilisateur un certain savoir-faire au niveau de la manipulation de données d’un ERP.

Fonctions essentielles

La solution Jet Reports correspond à un complément (add-in) pour Excel et elle permet ainsi de définir des requêtes de données de l’ERP directement dans Excel. D’un point de vue général, on peut distinguer deux types d’utilisateurs d’Excel/Jet Reports. Le premier groupe correspond aux designers, qui ont accès à toutes les fonctionnalités et qui ont le droit de créer et modifier des requêtes. Le groupe des designers est donc limité aux utilisateurs ayant une certaine expérience en programmation et en analyse de données. Le deuxième groupe correspond aux utilisateurs, qui ont juste le droit d’exécuter les Excel/Jet Reports sans avoir le droit de manipuler les requêtes.

La création des Jet Reports peut se faire à l’aide du Table Builder et le Jet Function Wizard, qui font partie de l’add-in Jet Reports. Ces deux options sont très utiles pour un premier contact avec Excel/Jet Reports, mais dans cet article, on se concentre sur la création de requêtes Jet Reports directement avec des formules d’Excel. Cette option offre une plus grande flexibilité, surtout quand il s’agit d’analyses plus complexes.

Le nombre de fonctions et paramètres d’Excel/Jet Reports est très élevé, mais les fonctions suivantes couvrent la grande majorité des besoins. Dans les exemples suivants, des requêtes sont définies pour les tables de l’ERP MS Dynamics NAV avec des données fictives.

+Hide+Auto+Values

Dans chaque Excel/Jet Report se trouve dans la cellule A1 au moins les mots-clés AUTO+HIDE, qui font cacher la première colonne et ligne d’Excel et qui font exécuter automatiquement tous des mots-clés dans A1. Des mots-clés supplémentaires sont +VALUES (transforme toutes les formules en valeurs) et +LOCK (empêche la modification des formules).   

NL(‘’Table’’)

La fonction NL(‘’Table’’) est la fonction principale pour extraire des données des tables de l’ERP. Son paramétrage de base est le suivant :

=NL(‘’Table’’; ‘’Nom de la Table’’ ; Champ1 ; ‘’Filtre pour Champ1’’ ; ‘’Champ2’’ ; ‘’Filtre pour Champ2‘’; … )

Dans l’exemple suivant, la quantité produite d’un certain article ‘’12345’’ avec date et numéro de l’ordre de fabrication est extraite avec une requête de la table ‘’Item Ledger Entry’’. Cette table est une des tables les plus importantes, car elle contient toutes les transactions de stock (entrées, sorties, etc.) des articles.

Formule Excel/Jet Reports

En exécutant la requête, on obtient la table d’Excel suivante (extrait) :

Résultat de la requête Excel/Jet Reports

Pour pouvoir extraire des données de plusieurs tables en même temps, la ou les clés de table doivent être liés via la fonction NL(‘’LINK’’). Dans l’exemple suivant, la table ‘’Item’’ est liée à la table ‘’Item Ledger Entry’’ via la clé de table ‘’Item No.’’ :

=NL(‘’Link’’ ; ‘’Item’’ ; ‘’Item Ledger Entry’’ ; ‘’No.’’ ; ‘’=Item No.’’ ; Champ1 ; Filtre pour Champ1 ; …)

Ceci permet maintenant d’extraire avec la même requête les données de la table ‘’Item’’ via la fonction LinkField :

=Linkfield([Item]; [Champ de la table Item])

Le prochain exemple combine les tables ‘’Item Ledger Entry’’ et ‘’Item’’ pour pouvoir extraire les livraisons d’un certain fournisseur ‘’23425’’ à partir d’une certaine date :

Formule Excel/Jet Reports avec Lien (Link)

En exécutant la requête, on obtient la table d’Excel suivante (extrait) :

Résultat de la requête Excel/Jet Reports avec Lien (Link)

NP(‘’Formula’’ ;’’=formule Excel’’)

La fonction NP(‘’Formula’’) permet d’inclure des formules Excel dans les requêtes Excel/Jet Reports. C’est une fonction essentielle pour élargir d’une manière significative les possibilités d’analyse des requêtes avec Excel/Jet Reports.

Dans l’exemple suivante, on vérifie si la date de livraison est après ou non une certaine date. La syntaxe [@[nom du champ]] est utilisée pour accéder à la valeur d’un champ d’une requête.

=NP(‘’Formula’’; ‘’=SI( [@[Posting Date]]>01.05.2020 ; VRAI ; FAUX) ’’)

Résumé

Jet Reports est un outil très efficace pour la réalisation de rapports avec Excel pour Navision (Microsoft Dynamics 365). Il a l’avantage que toutes les données d’un EPR sont à disposition sans passer par le service informatique pour la création de requêtes spécifiques. Cependant, pour éviter la prolifération d’un (trop) grand nombre de rapports Excel dans une entreprise, il est conseillé d’utiliser cet outil surtout pour la création de prototypes de rapports. Ensuite, ces rapports peuvent être implémentés dans une solution de reporting, qui est plus adapté à être partagé par l’ensemble de l’entreprise (par exemple via une interface web).

Références

Méthodes de résolution de problèmes

Il existe un grand nombre de méthodes de résolution de problèmes en fonction du domaine d’application (organisations, qualité, technique, etc.). Cependant, toutes ces méthodes ont en commun une certaine logique, qui est décrite dans cet article. D’une manière générale, les actions réussies de résolution de problèmes sont caractérisées dans la grande majorité des cas par une approche structurée et une prise de décision collective de tous les acteurs concernés.

Processus

Un processus de prise de décision de base est composé des étapes suivantes :

Méthodes de résolution de problèmes
Étapes principales des méthodes de résolution de problèmes

Cette approche est adaptée à des problèmes complexes avec un grand nombre de paramètres et d’acteurs. Dans le cas de problèmes plus spécifiques (technique, qualité, etc.), il est conseillé d’utiliser plutôt des méthodologies comme l’AMDEC (analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité) ou le 8D (méthode de résolution « rapide » en cas de problèmes de qualité).

1re étape : Découvrir le problème

La première étape consiste à définir la situation actuelle et souhaité du problème. Il s’agit donc de bien comprendre pourquoi la situation n’est pas satisfaisante et dans quelle direction elle devrait se développer.  Voici quelques exemples typiques :

  • La performance d’un atelier d’assemblage doit être augmentée à court terme : Performance souhaitée = 20k pièces/semaine ;
  • Le manque de coordination entre le département de planification et les achats conduit à des retards de livraisons importants : Taux de service souhaité = 90% ;
  • Le temps d’industrialisation de nouveaux produits doit être réduit : Temps d’industrialisation souhaité = 6 mois.

Une autre tâche importante de la première étape est de décider si une analyse détaillée est nécessaire pour résoudre le problème. Eventuellement, une démarche structurée n’est pas nécessaire parce que des solutions ont déjà été mises en place pour des problèmes comparables (…ne pas réinventer la roue…)

2e étape : Analyser le problème

La deuxième étape est consacrée à l’analyse et à l’identification des causes racines du problème. Cette étape peut être réalisée à partir de l’analyse des données du passé (indicateurs de performance), d’une analyse de l’état actuel (observations, interviews, mesures particulières, etc.) et de l’utilisation de méthodes spécifiques d’analyse (et résolution) de problèmes (analyse Metaplan®, Service-Blueprint, VSM, etc.).

L’objectif de cette étape est donc de bien comprendre le problème et en particulier ses causes racines. Les conclusions de cette étape imposent la direction à prendre dans la recherche des solutions.

3e étape : Développer au moins deux solutions

La troisième étape correspond à la partie « créative » du processus de résolution de problèmes. Pour quelques domaines d’application (processus logistiques et techniques), il existe déjà des solutions existantes et validées (Lean et Six Sigma). Pour d’autres domaines la recherche de solution est moins évidente, surtout quand il s’agit de problèmes d’organisations. Néanmoins, le critère de réussite de cette étape est l’implication et la participation créative de tous les acteurs concernés par la problématique étudiée.

4e étape : Définition du critère de décision

Les critères de décision sont définis dans la quatrième étape. La situation souhaitée définie dans la première étape est bien-sûr le point de départ, mais les critères supplémentaires à définir sont typiquement les ressources en argent et en temps à disposition pour la mise en place de la solution. Pour ne pas « freiner la créativité », il est important de faire ce choix des critères seulement après le développement des solutions possibles (étape précédente).

5e étape : Si nécessaire développer des scénarios

Dans le cas de problèmes complexes, il est possible que la situation analysée soit en évolution et que les critères de décisions peuvent changer dans le futur. Le développement de scénarios devrait donc tenir compte de ces développements possible de la situation. Voici quelques scénarios typiques :

  • Le niveau de vente d’un nouveau produit (haut, moyen, faible) ;
  • La rapidité de la mise en place d’une nouvelle organisation, ou d’un nouvel outil informatique (3 mois, 1 an, 2 ans).

Cette étape est particulièrement importante pour tenir compte des conditions et contraintes changeantes, auxquelles les chaînes logistiques actuelles sont confrontées (« the new normal »).

6e étape : Déterminer les conséquences des solutions

Les conséquences des solutions par rapport au problème de base sont analysées dans la 6e étape. Ces conséquences comprennent le dégrée d’impact (haut, moyen, faible) pour la résolution du problème et l’effort de mise en place de la solution (investissements en temps et en argent élevés, moyens ou faibles). Dans le cas d’un grand nombre de solutions, cette étape doit être réalisée d’une manière précise (conséquences chiffrées plutôt que conséquences qualitatives).

7e étape : Comparaison des solutions et choix final de la solution

Finalement, la dernière étape consiste à faire un choix parmi les solutions proposées en fonction des critères définies. Dans ce contexte, il est bien-sûr possible que la solution choisie comporte des actions à court terme pour résoudre rapidement les problèmes les plus urgents, et des actions à long terme pour résoudre les causes racines du problème.

Résumé

Le processus de résolution présenté correspond à une approche générale de résolution de problèmes complexes. L’application d’une telle méthodologie n’assure pas seulement le choix de solutions robustes et fiables, mais elle favorise aussi une meilleure synchronisation et collaboration entre les différentes fonctions et services d’une entreprise.

Matériel supplémentaire

Résumé du processus de résolution de problèmes (en anglais): PDF

Références

  • George M. L., J. Maxey, D. Rowlands et M. Price. 2004. The Lean Six Sigma Toolbook: A Quick Reference Guide to 100 Tools for Improving Quality and Speed. McGraw-Hill, New York (en anglais)
  • Grünig R. et R. Kün. 2009. Successful Decision-making – A systematic Approach to Complex Problems, 2nd edition. Springer, Heidelberg (en anglais)
  • Isaksen S. G., K. B. Dorval et D. J. Treffinger. 2010. Creative Approaches to Problem Solving: A Framework for Innovation and Change. Sage, Los Angeles (en anglais)

La méthode Kanban

La méthode Kanban est un concept Lean qui permet la régulation des flux de production via le flux tiré. Le flux tiré est un mode de contrôle des flux, qui dicte la production en fonction des consommations. Le concept opposé au flux tiré est le flux poussé, dans lequel la production est dictée par les commandes (prévisionnelles). Le flux poussé est en général mis en place à l’aide d’outils informatiques (MRP), tandis que le flux tiré peut être mis en place à l’aide d’outils visuels simples.

Concept du flux tiré

Le concept du flux tiré est basé sur la règle selon laquelle le réapprovisionnement ne peut être démarré seulement après qu’une consommation a eu lieu.

Concept du flux tiré (pull flow)
Concept du flux tiré (pull flow)
  1. Le client consomme le produit et le retire du stock ;
  2. Un signal est envoyé au fournisseur pour signaler la consommation ;
  3. Le fournisseur démarre le réapprovisionnement et envoie le produit au stock.

Le concept du flux tiré est ainsi l’outil idéal pour éviter la surproduction causée par des programmes de production spéculatifs. Une autre propriété essentielle du flux tiré est qu’elle assure la limitation du niveau d’encours. Les temps de passage de réapprovisionnement restent ainsi stables et n’augmentent pas à cause de niveaux d’encours (trop) élevés.

Différence entre le flux tiré et le flux poussé

Il peut exister une certaine confusion au niveau de la distinction entre le flux poussé (MRP) et le flux tiré (Kanban) et leur capacité de gérer la production uniquement en fonction de la demande (et pas par des prévisions). Le flux tiré est l’exemple phare d’une gestion dictée par la demande, mais il est bien-sûr aussi possible de faire une telle gestion via le flux poussé, si la production est lancée seulement en fonction des commandes fermes (stratégie de production = fabrication à la commande). D’autre part, il est aussi possible de fabriquer sur stock avec le flux tiré, si les produits finis sont retirés pour les entreposer dans d’autres lieux de stockage (plateformes de stockage centralisées).

Une gestion des flux dictée par la demande (demand driven) est donc plutôt obtenue par un choix adéquat des stratégies de production que par le choix du mode de gestion des flux.

Boucle de régulation Kanban

Dans le concept Kanban, la régulation des flux est réalisée via un certain nombre de cartes Kanban (= carte en japonais), qui circulent entre le fournisseur el le client. Dans l’exemple illustré sur la figure suivante, quatre cartes Kanban avec une capacité de trois produits chacune circulent entre le fournisseur et le client.

Concept de la méthode Kanban
Concept de la méthode Kanban
  1. Le client consomme le produit et le retire du stock ;
  2. Si un lot a été entamé, la carte Kanban est détachée et envoyée immédiatement chez le fournisseur ;
  3. Le réapprovisionnement est réglé en fonction du nombre de cartes Kanban en attente et des niveaux d’alerte (vert = peut produire, rouge = doit produire) ;
  4. Si le nombre de cartes Kanban dépasse le niveau d’alerte, le réapprovisionnement est lancé et les produits sont envoyés immédiatement chez le client (supermarché). Dans tous les cas, le nombre de produits fabriqués doit correspondre exactement au nombre indiqué sur les cartes Kanban.

Le nombre Kanbans est calculé selon la formule suivantes :

Nombre de Kanban = (Délai d’approvisionnement x demande moyenne x facteur de sécurité) / capacité du Kanban

Des valeurs typiques du facteurs de sécurité sont égales à 1.5 … 2.

Le bon fonctionnement de la méthode Kanban exige le respect de quelques règles de communication entre le fournisseur et le client en cas de problèmes (problèmes de qualité, changements de la demande et problèmes de capacité).

Règles de priorités Kanban

La méthode Kanban est un concept très efficace de gestion des flux, mais son application devient moins évidente si le nombre de produits à gérer est élevé. La raison est que le risque de problèmes de priorités (plusieurs produits dépassent en même temps les niveaux d’alerte) augmente avec le nombre de produits gérés.

Il existe deux solutions typiques de gestion de priorités Kanban, qui sont applicables en fonction des contraintes de capacité (ou flexibilité) du fournisseur.

Méthode Two-Bin

La méthode Two-Bin est la méthode Kanban à choisir dans le cas de contraintes négligeables de la capacité de réapprovisionnement. Dans ce cas, une gestion fine des priorités n’est pas nécessaire et le réapprovisionnement peut être lancé en fonction des conteneurs vides renvoyés par le client.

Concept de la méthode Two-bin
Concept de la méthode Two-bin
  1. Le client consomme des produits et les retire du stock (supermarché) ;
  2. Quand un conteneur est vide, il est renvoyé immédiatement au fournisseur ;
  3. Un conteneur vide arrivé chez le fournisseur est le signal pour lancer le réapprovisionnement ;
  4. Les produits terminés sont envoyés chez le client.

La méthode Two-Bin est adaptée au réapprovisionnement de composants de base ou de consommables.

Panneau de planification Kanban

Le panneau de planification Kanban permet une gestion des priorités plus fine que la méthode Two-Bin. Il est ainsi adapté au scénario dans lequel le fournisseur a une capacité limitée. Dans l’exemple suivant, trois produits sont gérés avec le paramètres suivants :

  • Produit #1 (jaune) : 4 Kanban à capacité égale à 3 ;
  • Produit #2 (vert) : 2 Kanbans à capacité égale à 2 ;
  • Produit #3 (rouge) : 3 Kanbans à capacité égale à 5.
Panneau de planification Kanban
  1. Le client consomme des produits et les retire du stock (supermarché) ;
  2. Si un lot a été entamé, la carte Kanban est détachée et envoyée immédiatement chez le fournisseur ;
  3. Le réapprovisionnement est lancé en fonction du nombre de cartes Kanban et des niveaux d’alerte ;
  4. Le réapprovisionnement est lancé en tenant compte de toutes les cartes Kanban du produit prioritaire. Une fois fabriqué, les produits terminés sont envoyés immédiatement chez le client.

Cet exemple montre aussi qu’un panneau de planification donne au fournisseur des informations fiables sur le niveau de stock des produits chez le client.

Le panneau de planification Kanban permet la gestion de jusqu’à env. 7 – 10 produits.

Résumé

La méthode Kanban est un outil très puissant pour simplifier l’approvisionnement de produits standards avec une demande stable. Si cette méthode est applicable, elle est préférable à des outils informatiques (MRP), car elle favorise la coordination et synchronisation entre les clients et les fournisseurs. De plus, la méthode Kanban permet de limiter les encours, ce qui est indispensable pour obtenir des temps de passages stables.

Références

  • Lane G. 2007. Made-to-order Lean: Excelling in a high-mix, low-volume environnment. Productivity Press, New York (en anglais)
  • Mahoney R. M. 1997. High-mix low-volume manufacturing. Prentice-Hall, New Jersey (en anglais)

Analyse Metaplan®

La méthode Metaplan® a été développée par l’entreprise Metaplan et correspond à un standard dans le domaine des méthodes d’analyse de problèmes. Cette méthode est souvent aussi associée à l’utilisation extensive d’outils visuelles comme les Post-it ® ou les panneaux d’affichages. Cette méthode est adaptée à trouver rapidement (en général en un jour) une vision partagée d’un problème et à définir un plan d’action correctives.

Processus

Une analyse Metaplan® est réalisée en général en suivant les étapes suivantes :

Les six étapes de l'analyse Metaplan
Les six étapes de l’analyse Metaplan

Un critère important pour la réussite de la méthode est la participation active de tous les acteurs concernés pendent environ un jour. Une telle analyse peut être réalisée avec environ 5 à 20 participants.

1re étape : Découvrir le problème

La première étape consiste à définir la situation actuelle et souhaitée du problème. Il s’agit donc d’expliquer aux participants pourquoi la situation n’est pas satisfaisante et dans quelle direction elle devrait se développer. Le but de cette étape est de mettre tout le monde d’accord sur le besoin d’agir.

2e étape : Recherche des opportunités

Dans la deuxième étape, chaque participant identifie aux moins 5 à 7 opportunités liées à la problématique. Une opportunité est un aspect de la problématique qui ne fonctionne pas d’une manière optimale et qui devrait être améliorée. Le participant note chaque opportunité sur un Post-it®, les explique d’une manière synthétique aux autres participants et les place sur un panneau d’affichage. Il est important que chaque participant réalise cette tâche d’une manière individuelle et sans aucune contrainte sur le choix des opportunités. Il est également important de se focaliser seulement sur les opportunités (problèmes) et pas déjà sur les solutions.

Analyse Metaplan, 2. étape: Définition des problèmes (opportunités)
Analyse Metaplan, 2. étape: Définition des problèmes (opportunités)

3e étape : Regroupement des opportunités (clusterisation)

Ensuite, après avoir placé et expliqués toutes les opportunités sur le panneau, il s’agit de les regrouper autour des sous-problèmes qui résument les opportunités affichées sur le panneau. Cette tâche de synthèse est réalisée d’une manière collective et elle définit donc les sujets (sous-problèmes) pour lesquels des solutions doivent être trouvées.

Analyse Metaplan, 3. étape: Regroupement des problèmes
Analyse Metaplan, 3. étape: Regroupement des problèmes

4e étape : Si nécessaire choix des classes d’opportunités

Dans le cas d’un grand nombre de sous-problèmes, il est nécessaire de faire un choix en fonction de leur impact sur le problème de base et l’effort de mise en place (en argent et en temps). Ce choix peut être fait en donnent à chaque participant un certain nombre de votes (< nombre de sous-problèmes) pour identifier les sous-problèmes, qui ont selon eux un impact élevé sur le problème de base et qui sont faciles à mettre en place. Ensuite, les sous-problèmes sont choisis en priorisant ceux qui ont le produit le plus élevée des votes par critère (nombre de votes « impact élevé » x nombre de votes « peu d’effort »).

Analyse Metaplan, 4. étape: Choix des sous-problèmes
Analyse Metaplan, 4. étape: Choix des sous-problèmes

5e étape : Recherche des causes racines

Dans la première partie de l’étape 5, des groupes de travail sont formés par sous-problème prioritaire pour identifier ses causes racines. Par sous-problème, il ne devrait pas avoir plus que 2 à 3 causes racines. Ensuite, dans la deuxième partie, les causes racines des différents sous-problèmes sont comparés et un choix est fait sur les causes racines essentielles. Ce choix devrait représenter la compréhension collective du groupe d’analyse du problème de base.

Analyse Metaplan, 5. étape: Définition des causes racines
Analyse Metaplan, 5. étape: Définition des causes racines

6e étape : Définition des actions correctives

Finalement, dans la dernière étape de la démarche, des groupes de travail sont formées par cause racine essentielle pour définir des actions correctives. Dans cette étape, des objectifs sont également formulés au niveau des délais pour la réalisation des solutions.

Résumé

La méthode Metaplan® est l’outil idéal pour démarrer un projet d’amélioration. Elle permet de créer une vision partagée de la problématique et des actions à entreprendre pour améliorer la situation. Comme dans le cas des méthodes de résolution de problèmes, l’application d’une telle méthode améliore la coordination entre les différents fonctions et services d’une entreprise.

Références

Maîtriser la complexité de la planification à l’aide de l’approche pragmatique

En gestion des opérations, toutes les questions tournent en principe autour de la problématique de la maîtrise de la tâche (de la gestion des opérations). En effet, chaque gestionnaire d’une chaîne logistique est confronté en continue au choix et à l’optimisation d’un grand nombre de paramètres de gestions par rapport à un environnement, qui évolue que très rarement comme prévu. Enfin comme bien décrit par Carol Ptak et Chad Smith dans leur livre sur le DDMRP (Demand Driven Material Requirements Planning), la complexité de la tâche a encore augmenté durant ces dernières décennies :

  • Evolution des chaînes logistiques locales vers un réseau mondial d’entreprises et services ;
  • Des durées de vie de produits de plus en plus courtes ;
  • Des délais de livraison de plus en plus court sont exigés par les clients ;
  • Des produits de plus en plus complexes et variés intégrant des composants micro-électroniques ;
  • Une pression de plus en plus élevée de minimiser les stocks ;
  • Une fiabilité de prévisions de plus en plus faible ;
  • Etc.

Ptak et Smith appellent cette situation « The New Normal ». Cela signifie que la gestion de chaînes logistiques actuelles est confrontée à de nouvelles contraintes et exigences qui rendent de plus en plus difficile l’application d’outils et de solutions classiques (comme le MRP).

Le grand nombre de solutions et de concepts existants pour la gestion de chaînes logistiques (ERP, Lean/Six Sigma, DDMRP, systèmes de planification avancées, Sales and Operations Planning, etc.) reflète la complexité de la problématique et montre que la solution miracle n’existe (malheureusement) pas. La discussion autour de la gestion de systèmes complexes comme des chaînes logistiques peut être encore approfondi en se basant sur une approche systémique.

Approche systémique

La théorie des systèmes apporte des réponses aux questions de savoir comment et sous quelles conditions des systèmes complexes peuvent être contrôlés et pilotés. Dans le livre de Gerald M. Weinberg sur ce sujet, le domaine d’application de modèles mathématiques est analysé en fonction de la complexité et du caractère aléatoire du système étudié. Comme montré sur la figure suivante, on peut définir ainsi les trois domaines I (systèmes simples à solutions analytiques), II (systèmes complexes et désorganisés à solutions statistiques) et III (systèmes complexes et organisés).

Classification de systèmes selon G. Weinberg (2001)
Classification de systèmes selon G. Weinberg (2001)

Pour des systèmes complexes et organisés, il n’existe donc pas de solutions mathématiques. Le comportement non-linéaire de systèmes ouverts comme des chaînes logistiques empêche un traitement analytique précis.

La loi de la variété requise d’Ashby confirme ce constat. Selon cette dernière, un système peut en contrôler un autre seulement si sa variété est au moins aussi élevée que celle du système contrôlé. La variété d’un système est le nombre d’états possibles d’un système, soit tous ses paramètres et caractéristiques.

La théorie des systèmes confirme donc la difficulté (ou l’impossibilité) d’obtenir des solutions mathématiques fiables pour des systèmes complexes comme des chaînes logistiques.  

L’approche pragmatique

Pour tenir compte de la complexité de chaînes logistiques, l’approche pragmatique propose donc à utiliser des concepts simples pour trouver des « bonnes » solutions au lieu de chercher des solutions « optimales » en appliquant des concepts complexes. Plus en détail, cette approche est donc basée sur les idées expliquées dans les sections suivantes :

Concepts essentiels avec domaine d’application large :

Le comportement des flux de production est dicté par un certain nombre de lois simples, qui décrivent la relation entre les grandeurs logistiques comme les en-cours, les temps de passage et la performance (Hopp et Spearman, Nyhuis et Wiendahl). Ces lois sont applicables dans n’importe quel environnement de production et des actions en contradiction à leurs principes conduisent forcément à une détérioration de la performance d’un système de production. L’exemple classique est la surcharge d’un moyen de production pour assurer sa performance optimale. Une telle optimisation (locale) conduit à une détérioration globale de la performance du système, car l’augmentation des en-cours et des temps de passages rendent la gestion des opérations plus difficile (cercle vicieux de niveaux d’en-cours trop élevés). Dans l’approche pragmatique, l’application d’outils pour limiter et contrôler les en-cours est indispensable.

Spécifique :

Comme mentionné avant, LA solution miracle n’existe pas pour gérer les opérations. Cependant, beaucoup de solutions ont des domaines d’applications bien particuliers, où ils peuvent être appliqués avec succès. Un exemple typique est la méthode Kanban, qui a des propriétés très intéressantes (limitation des en-cours, éviter la surproduction, lien direct entre producteur et consommateur, etc.). Mais cette méthode n’est applicable que dans des environnements avec demande et produits « stables ».  L’application de de la méthode Kanban à l’ensemble des opérations serait donc plutôt contreproductive que bénéfique.

L’approche pragmatique favorise donc des solutions mixtes ou hybrides, où plusieurs concepts sont combinés en fonction de leur domaine d’application pour obtenir un résultat global plus robuste. L’exemple classique la combinaison de la méthode Kanban (gestion des composants communs avec demande stable) avec le MRP (fabrication à la commande, produits avec une demande moins régulière) et la production répétitive (produits phares avec demande élevée et stable).

Application de stratégies de simplification/résolution de problèmes

L’application de stratégies de simplification de problèmes est indispensable dans le domaine de la gestion des opérations. Comme exemple, au lieu d’optimiser les paramètres de gestion de chaque article, on définit plutôt des règles de gestion pour des classes de produits, qui sont définis par le volume et la régularité de la demande (classification ABC-XYZ, cycle de vie des produits).

Une autre méthode essentielle est la planification hiérarchique, qui peut être comparé à la stratégie « diviser pour régner » utilisée en informatique. Le but est de diviser un problème initialement très complexe en des sous-domaines plus simples à gérer. La planification est donc divisée en une planification à long (unité de temp = mois, familles de produits finis), moyen (unité de temps = semaines, produits finis) et court (unité de temps = jours, produits et composants) terme. En général, la planification à long terme correspond au Sales and Operations Planning Process S&OP.

Ressources limitées :

Un autre avantage de l’approche pragmatique est que des solutions peuvent être trouvés avec peu d’investissements. Certes, des solutions comme la méthode Lean est confirmée par un grand nombre de « success stories », mais il est aussi certain que de telles transformations demandent des investissements très élevés en temps et en argent.

Un exemple typique est le management visuel d’ateliers de production. Des solutions comme des MES (Manufacturing Execution System) intégrées dans les ERP permettent d’afficher en temps réel l’état actuel des opérations. Ces solutions peuvent être des opportunités très intéressantes, mais elles demandent un niveau de précision très élevée au niveau des données de gestions. L’approche pragmatique favorise donc plutôt la mise en place de panneaux de planification visuelles, qui permettent une gestion simple d’ateliers, et qui peuvent être mis en place rapidement pour une fraction des investissements pour un MES.

Résumé

L’approche pragmatique propose de maîtriser la complexité (grandissante) des chaînes logistiques actuelles par l’application de méthodes simples, qui garantissent de « bonnes » solutions même dans des conditions difficiles.

Références

  • Ptak C. et C. Smith. 2019. Demand Driven Material Requirements Planning (DDMPR), Version 3. Industrial Press, Inc. (en anglais)
  • Weinberg, G. 2001. An introduction to General Systems Thingking. Weinberg & Weinberg (en anglais)
  • Hopp W.J. et M.L. Spearman. 2000. Factory Physics : Foundations of manufacturing management, 2end edition. McGraw-Hill, New York (en anglais)
  • Nyhuis, P. et H.-P. Wiendahl. 1999. Logistische Kennlinien. Springer-Verlag, Berlin Heidelberg (en allemand)

Optimisation des paramètres de gestion avec la méthode « Configuration ABC »

L’avantage des ERP modernes est qu’il n’existe en principe pas de limite de nombre et de complexité des produits gérés. Dans un marché, qui demande des produits de plus en plus complexes avec des durées de vie de plus en plus courtes (the new normal), il est fréquent de retrouver des systèmes qui doivent gérer plus que 10’000 articles (produits finis, sous-ensembles, matière première, etc.). Si on compte pour chaque article au moins trois à cinq variables de gestion à définir (tailles de lot, stocks de sécurité, stratégie de production, etc.), on obtient facilement un nombre de plus de 50’000 paramètres de gestion à gérer et à optimiser. En fonction de la variabilité de l’environnement de production et des ressources à disposition, cette tâche peut s’avérer très difficile à réaliser.

L’idée de base du concept de la configuration ABC est de fournir des règles, qui permettent de définir à partir de la classification multicritères ABC une configuration « optimale » des paramètres de gestion (ordre de grandeur).

Concept

Le concept de la configuration ABC est basé sur la classification multicritères ABC, qui permet de classifier chaque article en fonction de plusieurs critères comme le niveau et la régularité de la demande, le cycle de vie du produit et la typologie du produit. En fonction de l’environnement de production, d’autres critères peuvent être ajoutés comme la complexité des opérations ou la durée de conservation maximale. Il est encore à noter qu’une classification multicritère ABC peut être composée de classifications quantitatives (mesure du volume et de la variabilité) comme de mesures qualitatives (cycle de vie). A partir de la classification multicritère ABC de chaque article, des règles sont définies pour les paramètres de gestion taille de lot, stock de sécurité et mode de gestion des flux. Les valeurs obtenues ainsi ne correspondent pas forcément à des valeurs optimales (d’un point de vue mathématique), mais plutôt à des ordres de grandeurs corrects.

Concept de la méthode Configuration ABC
Concept de la méthode Configuration ABC

Classification ABC-XYZ

La classification ABC-XYZ est essentielle pour déterminer le volume et la régularité de la demande. Elle est basée sur la classification ABC (analyse Pareto) et la mesure de la régularité de la demande à l’aide du coefficient de la régularité CV (= écart-type/moyenne de la demande). Pour la classification ABC, les valeurs typiques pour les volumes cumulées sont de 80% (classe A), 15% (classe B) et 5% (classe C). Pour la mesure de la variabilité de la demande, les valeurs typiques pour le coefficient de variabilité CV sont de < 0.8 (classe X), 0.8 … 1.2 (classe Y) et > 1.2 (classe Z). La mesure du CV est en générale basé sur les ventes ou consommations mensuelles des derniers 6 à 12 mois.

A partir de la classification ABC-XYZ, des règles sont définies pour les tailles de lot, le stock de sécurité et le choix du mode de gestion des flux. La taille de lot et le stock de sécurité sont calculés à partir de la demande moyenne pendent le délai de réapprovisionnement DMR. Dans un scénario idéal (demande et délai de réapprovisionnement stables), la taille de lot correspond exactement à la valeur de DMR. Il est maintenant possible de définir les formules suivantes pour la taille de lot et le stock de sécurité :

Taille de lot = fvar x DMR

Stock de sécurité = fsec x DMR avec (niveau moyen):

Classe XYZ X Y Z
fvar (moyen) 1.5 3 6
Classe ABC A B C
fsec (moyen) 1.0 0.5 0.2

Les livraisons des articles A sont donc sécurisées à l’aide de stocks de sécurité plus élevées, et l’absorption des pics de demande est assuré pour les articles Z via des tailles de los plus élevées. Les valeurs choisies pour fvar et fsec sont des estimations de base, qui peuvent varier en fonction de l’environnement de production, et de la typologie de produit.

Concernant le choix du mode de gestion des flux, le flux tiré et la production répétitive sont conseillés pour des articles avec une demande stable (articles X).

Classification ABC-XYZ
Classification ABC-XYZ

Cycle de vie de produits

Le cycle de vie de produits a un impact significatif sur le choix des paramètres de gestion surtout au début et à la fin du cycle de vie. Au début du cycle de vie de produits il est en général essentiel d’assurer leurs disponibilités pour la campagne de lancement du nouveau produit (Lancement à Croissance). Le choix typique pour ce stade est la fabrication sur stock et l’établissement d’un certain niveau de sécurité. A la fin du cycle de vie de produits, il est en général important d’éviter le risque d’obsolescence (Déclin à Annulation). Le choix typique est la fabrication à la commande et la mise à zéro des stocks de sécurité éventuels. Pendent le cycle de vie Maturité, le choix des paramètres de gestion est fait en fonction de la classification ABC-XYZ.

Cycle de vie du produit simplifié
Cycle de vie du produit simplifié

Typologie des produits

L’emplacement des stocks (de sécurité) dans la chaîne logistique dépend de plusieurs facteurs comme la stratégie de production choisie, la criticité d’un composant et/ou la fiabilité d’un processus. Cependant d’un point de vue général, il est souvent préférable d’avoir des stocks (de sécurité) plutôt au niveau de la matière première qu’au niveau de produits finis. Un manque de disponibilité au niveau de la matière première (ou composants de base) peut stopper l’ensemble des opérations, tandis qu’une rupture au niveau des produits finis peut correspondre juste à une interruption momentanée des livraisons.

Pour l’approvisionnement de la matière première, un plus haut niveau des paramètres fvar et fsec peut être choisi que pour la fabrication des produits finis. Les tabelles suivantes montrent des choix possibles pour les paramètres fvar et fsec (niveaux faible et élevé).5

Classe XYZ X Y Z
fvar (moyen) 1.2 2.0 4.0
Classe ABC A B C
fsec (moyen) 0.5 0.2 0.0
Classe XYZ X Y Z
fvar (élevé) 1.5 3.0 6.0
Classe ABC B C
fsec (élevé) 1.5 1.0 0.5
Choix des paramètres fvar et fsec en fonction de la topologie du produit
Choix des paramètres fvar et fsec en fonction de la topologie du produit

Application

La tabelle suivante montre un exemple typique pour le choix des variables en fonction du cycle de vie de produits et la typologie du produit :

Typologie Cycle de vie: Croissance Cycle de vie: Maturité Cycle de vie: Déclin
Matière première Fabrication sur stock, selon plan de lancement de productionj Classification ABC-XYZ, fvar et fsec élevés Fabrication à la commande, stocks de sécurité = 0
Sous-assemblages Classification ABC-XYZ, fvar et fsec moyens
Produits finis Classification ABC-XYZ, fvar et fsec faibles

A partir du calcul des paramètres de gestion « optimale », il est ensuite possible de juger la criticité via des ratios entre les valeurs actuelles et optimales. Pour identifier les articles les plus critiques, il est conseillé de trier les ratios les plus élevés en fonction de la couverture du stock (trop élevée ou trop faible).

Résumé

La configuration ABC est un outil d’aide à la décision, qui permet de vérifier le paramétrage d’un grand nombre d’articles. Il permet d’identifier rapidement des articles critiques avec des couvertures de stock trop élevées ou trop faibles (manque de disponibilité fréquente) à cause de tailles de lot et/ou stocks de sécurité trop élevées ou trop faibles. La configuration ABC permet également d’identifier les articles, qui peuvent être gérés avec la méthode Kanban (flux tiré) et/ou via une production répétitive (grands volumes de production de produits standards, selon un programme de production cadencé).

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