Une gestion des opérations pragmatique, simple et efficace

Étiquette : Indicateurs de performance

Indicateurs de performance logistiques (KPI): Inventiares, taux de service, qualité, retards, etc.

Sales & Operations Planning (S&OP)

Le Sales and Operations Planning Process S&OP est un processus de planification à long terme qui intègre tous les acteurs et fonctions importants afin de déterminer ensemble les moyens à mettre en place afin de satisfaire au mieux la demande prévisionnelle. Il s’agit d’un processus de prise de décision mensuel, qui est exécuté en général en 5 étapes. La figure suivante illustre les informations nécessaires pour réaliser ce processus.

Le processus S&OP présenté dans cet article correspond à un certain standard, mais les différents éléments peuvent varier en fonction de la typologique de l’entreprise. Cependant, le but ultime d’un tel processus est de fournir à la direction assez de données fiables sur l’évolution des opérations pour pouvoir prendre les bonnes décisions à long terme (long-term decisions).

Dans le cadre de la planification hiérarchique, le process S&OP correspond au premier niveau de planification)

Concept du processus S&OP
Concept du processus S&OP

Processus

Le processus S&OP est composé de 5 étapes distinctes qui sont exécutées en général une fois par mois. L’objectif de ces étapes est de construire d’une manière structurée les informations nécessaires pour les prises de décisions concernant la gestion des opérations.

Étapes du processus S&OP
Étapes du processus S&OP

1re étape :

La première étape consiste à mettre à jour toutes les mesures logistiques (KPI). Dans le cadre du processus S&OP, il est particulièrement important de mesurer les écarts entre les plans et le réalisé (production, approvisionnement, prévisions de vente, investissements, etc.).

2e étape :

La deuxième étape consiste à consolider la demande actuelle et future. Les différents éléments à mettre à jour sont 1) les écarts importants entre prévisions et ventes réalisées, 2) le lancement de nouveaux produits, 3) l’annulation de produits existants, 4) des promotions et 5) les prévisions. Un point critique est également la mise à jour des priorités par rapport à des marchés ou des clients stratégiques, et par rapports aux retards de livraison éventuels.

3e étape :

La troisième étape consiste à la planification des capacités de production et de l’approvisionnement. Pour limiter la complexité de la tâche, il est indispensable de se focaliser seulement sur les ressources critiques (goulets d’étranglement et fournisseurs), qui limitent la capacité globale de l’entreprise à répondre à la demande.

4e étape :

La quatrième étape consiste à identifier les écarts critiques entre la demande et les capacités planifiées (production et approvisionnement). Ces écarts importants seront transmis à la direction pour la cinquième étape, s’ils ne peuvent pas être absorbées par un ajustement des plans.

5e étape :

La dernière étape du processus est consacrée à l’analyse des mesures de performance (KPI) et à l’analyse des écarts critiques entre les plans et les capacités et l’approvisionnement à disposition. Ces informations doivent donner assez d’informations à la direction pour qu’elle puisse décider les actions correctives adéquates.

Le processus S&OP constitue la base pour l’étape de réalisation de plans directeurs de production PDP (planification hiérarchique, deuxième niveau de planification).

Résumé

Le processus S&OP est essentiel pour pouvoir répondre à la demande d’une manière économique. C’est un processus simple, mais sa mise en place ne l’est pas. Voici les éléments les plus critiques de ce processus :

  • Une collaboration étroite entre les différentes fonctions de l’entreprise (production, vente, développement, finance, etc.) ;
  • La disponibilité de nombreuses mesures de performance (production, ventes, achats, etc.), qui permettent d’identifier les écarts entre les plans et le réalisé ;
  • La mesure de la fiabilité des prévisions de vente.

Mais comme il n’existe en principe pas d’alternatives à un tel processus, il est indispensable d’accepter que le processus S&OP parfait n’existe pas. Il devrait donc être inscrit dans une démarche d’amélioration continue pour pouvoir être adapté en continue aux évolutions des exigences.

Matériel supplémentaire

Résumé du processus S&OP (en anglais): PDF

Références

  • Dougherty J. et C. Gray. 2006. Sales & Operations Planning – Best Practices. Partners for Excellence, Belmont (en anglais)
  • Sheldon, D. H. 2006. World class sales and operations planning: a guide to successful implementation and robust execution. J. Ross Publishing, Ft. Lau­derdale (en anglais)

Le pilotage d’ateliers avec des panneaux de planification visuelle

La planification visuelle des opérations est un outil très utile pour partager des informations pertinentes avec tous les acteurs d’une organisation. Un tel partage des informations assure, que « tout le monde » à la même vision des objectifs, des priorités et des prochaines actions à réaliser.

Beaucoup d’ERP offrent la possibilité d’intégrer un MES (Manufacturing Execution System), qui est un outil informatique de suivi et de gestion de la performance des opérations. Ces outils ont l’avantage qu’ils sont basés sur les données du système ERP, mais l’expérience montre que de tels systèmes exigent une précision élevée des données, ce qui n’est pas toujours simple à obtenir.

Des panneaux de planification visuelle offrent une alternative intéressante à des MES, parce qu’ils permettent une gestion simple et efficace des opérations pour une fraction du prix d’un MES.

Planification d’atelier

Le panneau de planification visuelle illustré sur la figure suivante est utilisé pour la planification d’un atelier de production. Typiquement, ces panneaux peuvent être réalisés à partir de panneaux métalliques et de symboles métalliques. Ses éléments sont les suivants :

  • Axe de temps : L’axe de temps permet de suivre l’évolution des opérations en fonction de la bande rouge, qui représente l’état actuel. Il est important de choisir une unité de temps, qui n’augmente pas d’une manière significative la complexité de planification (unité typique = 1 jour ou 1 équipe) ;
  • Planification des postes de travail : La planification des postes de travail devrait permettre de visualiser les tâches prévues pour les prochains jours (en fonction de l’unité de temps choisie). Si nécessaire, il est également utile d’inclure des tâches, qui nécessitent des compétences spécifiques (réglages, maintenance, etc.). D’une manière générale, toutes les tâches devraient être ajustées en fonction de l’évolution du temps et de leur état actuel ;
  • Planification des employés : La planification des employés est utilisée principalement pour gérer des absences (actuelles et planifiées). Cette planification permet de vérifier facilement si la planification prévue est faisable avec les employés à disposition.
Suivi d'un atelier de production
Suivi d’un atelier de production

Un tel outil de gestion d’atelier devrait être utilisé au moins une fois par journée au début de la journée de travail pour aligner tous les acteurs sur les priorités et tâches à réaliser ainsi que pour décider des actions correctives.

Suivi de performance

Le prochain exemple d’un panneau correspond à un suivi détaillé de la performance. Un tel suivi peut s’avérer nécessaire, si la performance d’un atelier ou d’un poste ne correspond pas aux objectifs. Un tel panneau permet aux acteurs concernés de suivre en continue la production et les perturbations (pannes, problèmes de qualité, manque de composants, etc.).

Suivi de la performance d'un atelier de production
Suivi de la performance d’un atelier de production

Un tel suivi détaillé de la performance est réalisé en générale seulement pendent une période temporaire. Après vérification de l’efficacité des actions correctives, il ne devrait être réactivé seulement en cas de nouveaux problèmes.  

Suivi de fabrication à la commande

Le panneau de planification visuelle suivant est adapté à la gestion d’une fabrication à la commande. Ce panneau permet le suivi de la fabrication en fonction des commandes fermes (réglage, quantités livrées et problèmes éventuels). L’exemple du suivi (approximatif) de la performance cumulée montre, que ce genre d’informations critiques sur le fonctionnement d’un atelier peut aussi être obtenue sans moyens informatiques.

Suivi d'une fabrication à la commande
Suivi d’une fabrication à la commande

Résumé

Les panneaux de planification visuelle illustrés montrent qu’ils sont faciles à mettre en place et qu’ils peuvent être appliqués pour la gestion et analyses de performance d’ateliers. Ces panneaux s’intègrent également parfaitement dans le concept Lean, car ils ne nécessitent que très peu d’investissement pour leur mise en place. Ils peuvent également servir comme prototypes pour des suivis de performance, si une implémentation d’un MES est prévue. Le critère de réussite de ces panneaux est que leur mise à jour est réalisée d’une manière régulière avec une participation active de tous les acteurs concernés.

Réalisation d’indicateurs de performance avec Navision/Jet Reports

La réalisation d’indicateurs de performance (KPI) et de rapports d’analyses est essentielle pour le travail avec un ERP. Ces rapports permettent de faire des présentations de données, qui n’ont pas été prévu initialement dans l’ERP.

Les données d’un ERP sont regroupées dans des tables et les différentes solutions de reporting se distinguent principalement par le niveau d’accès de l’utilisateur aux données « réelles » dans les tables des ERP. La solution Excel/Jet Reports pour MS Navision (Microsoft Dynamics 365) est une solution, qui permet un accès direct aux données de l’ERP, elle est donc comparable à la solution SAP Query pour l’ERP SAP.

De telles solutions de reporting ont l’avantage qu’elles sont moins couteuses que des solutions (plus sophistiquées) avec des données et rapports prédéfinies (souvent appelées Business Intelligence BI). Cependant, leur point critique est qu’elles demandent de l’utilisateur un certain savoir-faire au niveau de la manipulation de données d’un ERP.

Fonctions essentielles

La solution Jet Reports correspond à un complément (add-in) pour Excel et elle permet ainsi de définir des requêtes de données de l’ERP directement dans Excel. D’un point de vue général, on peut distinguer deux types d’utilisateurs d’Excel/Jet Reports. Le premier groupe correspond aux designers, qui ont accès à toutes les fonctionnalités et qui ont le droit de créer et modifier des requêtes. Le groupe des designers est donc limité aux utilisateurs ayant une certaine expérience en programmation et en analyse de données. Le deuxième groupe correspond aux utilisateurs, qui ont juste le droit d’exécuter les Excel/Jet Reports sans avoir le droit de manipuler les requêtes.

La création des Jet Reports peut se faire à l’aide du Table Builder et le Jet Function Wizard, qui font partie de l’add-in Jet Reports. Ces deux options sont très utiles pour un premier contact avec Excel/Jet Reports, mais dans cet article, on se concentre sur la création de requêtes Jet Reports directement avec des formules d’Excel. Cette option offre une plus grande flexibilité, surtout quand il s’agit d’analyses plus complexes.

Le nombre de fonctions et paramètres d’Excel/Jet Reports est très élevé, mais les fonctions suivantes couvrent la grande majorité des besoins. Dans les exemples suivants, des requêtes sont définies pour les tables de l’ERP MS Dynamics NAV avec des données fictives.

+Hide+Auto+Values

Dans chaque Excel/Jet Report se trouve dans la cellule A1 au moins les mots-clés AUTO+HIDE, qui font cacher la première colonne et ligne d’Excel et qui font exécuter automatiquement tous des mots-clés dans A1. Des mots-clés supplémentaires sont +VALUES (transforme toutes les formules en valeurs) et +LOCK (empêche la modification des formules).   

NL(‘’Table’’)

La fonction NL(‘’Table’’) est la fonction principale pour extraire des données des tables de l’ERP. Son paramétrage de base est le suivant :

=NL(‘’Table’’; ‘’Nom de la Table’’ ; Champ1 ; ‘’Filtre pour Champ1’’ ; ‘’Champ2’’ ; ‘’Filtre pour Champ2‘’; … )

Dans l’exemple suivant, la quantité produite d’un certain article ‘’12345’’ avec date et numéro de l’ordre de fabrication est extraite avec une requête de la table ‘’Item Ledger Entry’’. Cette table est une des tables les plus importantes, car elle contient toutes les transactions de stock (entrées, sorties, etc.) des articles.

Formule Excel/Jet Reports

En exécutant la requête, on obtient la table d’Excel suivante (extrait) :

Résultat de la requête Excel/Jet Reports

Pour pouvoir extraire des données de plusieurs tables en même temps, la ou les clés de table doivent être liés via la fonction NL(‘’LINK’’). Dans l’exemple suivant, la table ‘’Item’’ est liée à la table ‘’Item Ledger Entry’’ via la clé de table ‘’Item No.’’ :

=NL(‘’Link’’ ; ‘’Item’’ ; ‘’Item Ledger Entry’’ ; ‘’No.’’ ; ‘’=Item No.’’ ; Champ1 ; Filtre pour Champ1 ; …)

Ceci permet maintenant d’extraire avec la même requête les données de la table ‘’Item’’ via la fonction LinkField :

=Linkfield([Item]; [Champ de la table Item])

Le prochain exemple combine les tables ‘’Item Ledger Entry’’ et ‘’Item’’ pour pouvoir extraire les livraisons d’un certain fournisseur ‘’23425’’ à partir d’une certaine date :

Formule Excel/Jet Reports avec Lien (Link)

En exécutant la requête, on obtient la table d’Excel suivante (extrait) :

Résultat de la requête Excel/Jet Reports avec Lien (Link)

NP(‘’Formula’’ ;’’=formule Excel’’)

La fonction NP(‘’Formula’’) permet d’inclure des formules Excel dans les requêtes Excel/Jet Reports. C’est une fonction essentielle pour élargir d’une manière significative les possibilités d’analyse des requêtes avec Excel/Jet Reports.

Dans l’exemple suivante, on vérifie si la date de livraison est après ou non une certaine date. La syntaxe [@[nom du champ]] est utilisée pour accéder à la valeur d’un champ d’une requête.

=NP(‘’Formula’’; ‘’=SI( [@[Posting Date]]>01.05.2020 ; VRAI ; FAUX) ’’)

Résumé

Jet Reports est un outil très efficace pour la réalisation de rapports avec Excel pour Navision (Microsoft Dynamics 365). Il a l’avantage que toutes les données d’un EPR sont à disposition sans passer par le service informatique pour la création de requêtes spécifiques. Cependant, pour éviter la prolifération d’un (trop) grand nombre de rapports Excel dans une entreprise, il est conseillé d’utiliser cet outil surtout pour la création de prototypes de rapports. Ensuite, ces rapports peuvent être implémentés dans une solution de reporting, qui est plus adapté à être partagé par l’ensemble de l’entreprise (par exemple via une interface web).

Références